Discours à la Collectivité territoriale de Corse

 

Monsieur le Président du Conseil exécutif de Corse,
Monsieur le Président de l'Assemblée de Corse,
Mesdames et Messieurs les Conseillers territoriaux,
Monsieur le Maire d'Ajaccio,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Monsieur le Directeur départemental de l'ONACVG,
Mesdames, Messieurs,

 

Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, M. Giaccobi, de votre invitation à l'Hôtel de la Collectivité territoriale et des mots d'accueil que vous avez prononcés. Je tiens également à vous remercier de l'initiative que vous avez prise en demandant à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, dont je salue le magnifique travail, de réaliser une exposition sur la Libération de la Corse.

Il y a 70 ans jour pour jour, les Patriotes corses s'insurgeaient et prenaient la citadelle d'Ajaccio avec l'aide des soldats italiens.

Il y a 70 ans, les Corses rendaient tout son sens au mot Liberté.

Votre exposition retrace les différentes étapes de la Libération de l'île du 9 septembre au 4 octobre 1943, date à laquelle les membres du Bataillon de Choc hissèrent le drapeau français sur le toit de la mairie de Bastia.

Ces grandes étapes, quelles sont-elles ?

Le 9 septembre 1943 bien sûr, c'est cet anniversaire que nous célébrons aujourd'hui, celui du soulèvement populaire des Corses qui répondirent à l'appel de Maurice Choury.

Ce sont les combats de la région de Lévie et de Sartène, chère à M. Bucchini, qui opposent les Patriotes corses à près de 5 000 SS.

C'est l'arrivée le 13 septembre du 1er Bataillon de Choc à Ajaccio.

Ce sont les combats de Volpajola-Scolca, de Conca, de Vezzani, de Vescovato, du col de San Stefano et du col de Teghime.

Nous ne devons pas oublier que la Corse fut le premier département métropolitain libéré et qu'elle put dès lors fournir, par ses mobilisés et ses volontaires, de nouvelles forces à l'armée française pour le débarquement de Provence du 15 août 1944.

12 000 jeunes de cette île de 20 à 28 ans s'engagèrent dans l'armée de Libération de l'Europe au lendemain du 4 octobre 1943.

Insurgés et Patriotes corses, résistants à l'Occupant, troupes du Bataillon de Choc et Forces françaises libres, tous deviennent les premiers acteurs de la Libération de la France. Nous ne l'oublions pas.

C’est pourquoi j’ai souhaité que l’Etat soutienne la réalisation de cette exposition. C’est pourquoi aussi j’ai demandé qu’à Paris, le musée de l’Armée en inaugure une également. Car la mémoire corse concerne tous les Français.

Les Corses sont fiers de leur histoire et cette exposition nous prouve combien ils ont raison. Les jeunes doivent aussi se l’approprier et je me réjouis à cet égard qu’elle ait vocation à être présentée dans les écoles, collèges et lycées afin de leur faire connaître ce qui fait partie de leur histoire.

Elle s'accompagne également de livrets retraçant les grandes étapes de la Libération de la Corse et qui seront envoyés dans tous les établissements scolaires.

Je salue cette démarche de transmission de mémoire qui, à l'heure où les derniers combattants de la Seconde Guerre mondiale disparaissent, est un devoir pour nous tous, et que je place au cœur de notre action.

Outre les événements marquants des mois de septembre et octobre 1943, cette exposition entend aussi rappeler les actions menées par les héros corses de la Résistance et de la Libération, à l'instar de Fred Scamaroni (à qui j'ai rendu hommage à mon arrivée à Ajaccio), de Jean Nicoli et de Paul Colonna d'Istria.

Et à travers eux les actions menées par tous les résistants corses, célèbres et anonymes. La Libération de la Corse, événement trop peu connu au niveau national, est une composante essentielle de notre histoire. Elle a mis en lumière le courage et l'incroyable esprit de sacrifice des Corses qui se sont insurgés… qui ont porté la voix de l'insurrection et de l'insoumission… qui ont ouvert la voie à la Libération de la France.

Exemplaires, ces Résistants ont délivré un message d'espoir à l'ensemble des Français. Il est important que les futures générations s'en souviennent et deviennent à leur tour des acteurs de la mémoire corse, et au-delà, des acteurs de la mémoire nationale.

C'est pourquoi j'ai souhaité participer à cette journée commémorative autour de l'hommage aux résistants et combattants corses mais aussi autour de la transmission de mémoire.

Je serai tout à l'heure au Collège des Padules pour entendre le travail de mémoire réalisé par des élèves de troisième, après quoi je remettrai à la Préfecture les premiers prix du concours national de la Résistance et de la Déportation.

L'île s'est libérée par la seule action des forces françaises, résistants corses, troupes de choc et forces françaises libres parmi lesquelles de nombreux Marocains.

C'est à tous ces acteurs de la Libération que nous rendons hommage ce matin et tout au long de cette journée avant que le Président de la République lui-même ne vienne célébrer la mémoire de ces combattants de la liberté.

Je vous remercie.